Benoît Sambou: l’exigence d’un sursaut national (Lamin Aysa Fall Ndiaye

En meeting à Tambacounda avec son « ami et jeune frère » Mamadou Kassé, Conseil Technique du Président de la République, le Ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des Valeurs Civiques a puisé du fond de son cœur pour lancer un appel au peuple sénégalais dans toutes ses composantes. La nécessité d’un dernier sacrifice pour sortir le Sénégal de l’ornière était un leitmotiv dans le discours de Benoît Sambou qui s’exprimait devant les ressortissants casamançais de cette localité du sud-est du pays. Le Sénégal a souffert d’une dilapidation et d’un gaspillage jamais égalés de ses ressources en l’espace de 12 ans, des usines fermées et des milliers d’emplois supprimés. En somme, des privations extrêmes pour les populations qui avaient déjà fini d’encaisser d’autres efforts au cours des années antérieures. Il urge aujourd’hui, selon Benoît Sambou de consentir à un sacrifice national, à tous les niveaux de responsabilité, dans tous les secteurs d’activités et dans toutes les couches sociales. «Un cran de plus à la ceinture, non pas pour mourir stoïquement, mais pour pouvoir léguer aux générations à venir, un Sénégal uni, fort et prospère » a déclaré Benoît Sambou.

Si le Japon a su tenir aujourd’hui toutes ses promesses de modèle de développement au regard de ses pays frères d’Asie, c’est au prix d’un sacrifice national consenti au sortir de la deuxième Guerre Mondiale. C’est un lourd tribut versé par les populations nipponnes que ce pays pauvre en terre et sauvagement agressé par la nature s’est résolument hisser au rang d’Etat développé. Ce modèle bien suivi donnera naissance aux nouveaux pays industrialisés d’Asie (NPIA). Communément appelé les Dragons, ces pays (Taïwan, Hong Kong, la Corée du Sud et Hong Kong) sont passés entre 1980 et 1990 du statut de « pays émergent » à celui de NPIA. Si leurs indices de développement humain (IDH) sont parmi les plus élevés au monde, c’est parce qu’ils ont su suivre le modèle nippon dans toute sa rigueur.

Des exemples et des modèles à brandir ne manquent pas, mais le constat est bien là. Notre pays à l’instar des dragons d’Asie, ne saurait faire l’économie de ce sacrifice et de ce dernier sursaut d’orgueil pour qu’enfin ses enfants ne soient plus tentés par l’émigration. Voilà pourquoi, dira Benoît Sambou à son jeune ami Mamadou Kassé, chaque citoyen dans son domaine d’activités, du professeur d’université au planton, en passant par l’instituteur, doit taire, au moins une fois, ses propres désirs.

Laisser un commentaire