Ce Gouvernement n’est pas définitif, il n’est pas fait pour durer!
Le suspens n’aura que trop duré et aura abouti finalement à la formation d’un nouvel attelage gouvernemental qui laissera beaucoup de questions sans réponse, surtout pour la jeunesse. La liste du gouvernement MACKY II- 1 a été publié en tout début de semaine, avec quelques suspicions injustifiées. Un Premier ministre- Ministre d’Etat- Secrétaire Général de la Présidence, trente-deux ministres et trois Secrétaires d’Etat. Suffisant pour donner du fil à retordre à la classe politique. Mais, y a-t-il suffisamment matière à opposition ?
Un faux débat est en train de poindre à l’horizon, enflant tout doucettement les discussions dans les salons feutrés de la capitale. Suppression ou pas du poste de Premier Ministre avec ses probables dégâts collatéraux intimement liés l’expression constitutionnelle ? Nous laisserons ce débat aux spécialistes du droit. Le problème est moins dedans que dehors, moins à l’intérieur de la nouvelle équipe que dans la liste des personnalités recalées, plus d’une vingtaine. Il s’agit entre autres de : Marie Teuw Niane, Birima MANGARA, Maimouna Ndoye SECK, Khoudia MBAYE, Diéne Farba SARR, Aminata Angelique MANGA, Pap Abdoulaye SECK, Pape Gorgui NDONG, Souleymane Jules DIOP, Ismaila madior FALL, Sory KABA, Mame Mbaye NIANG, … Toutefois, ce remaniement qui cache la merveilleuse botte secrète de Macky SALL aura un double effet consolant; l’un en direction de toute la jeunesse, en la personne de Néné Fatoumata TALL, première femme Ministre de la Jeunesse au Sénégal et l’autre, consacrant la loyauté discrète avec la mise au centre du Palais du Maire de Fandène Augustin TINE.
Dans le lot de défenestrés, le personnage qui aura le plus capté l’attention des Sénégalais est incontestablement l’homme de « Sénégal 2035 ». Celui qui aura parcouru l’ensemble des quarante-cinq départements du pays pour vulgariser les réalisations de son mentor. Successivement Ministre de la Jeunesse et celui du Tourisme, Mame Mbaye NIANG aura été sans commune mesure le dauphin le plus visible du Président de la République durant ce septennat. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, certains observateurs avertis de la vie publique sénégalaise lui ont attribué une bonne part de la victoire du « OUI » au référendum de 2016 et lors élections législatives de 2017 à Dakar. Aussi, la Présidentielle de 2019 aura-t-elle été témoin de ses déploiements victorieux à travers les coins et recoins les plus profonds de la région de Dakar. On l’aura vu sur tous les plateaux de télé et pour des sujets souvent des plus improbables pour défendre son bilan et celui de son patron. Ainsi, l’unanimité semble être faite autour de l’engagement, la fidélité et la loyauté de Mame Mbaye à l’endroit de Macky. Pour nombre de Sénégalais, ce dernier aura gagné sa place au soleil depuis des lustres. Alors, qu’est-ce qui peut justifier l’absence du leader de « Sénégal 2035 » dans un attelage gouvernemental d’inspiration Mackyste ? Le Président de la République serait-il en train de promouvoir la faiblesse de caractère et le manque de charisme, l’absence de confiance en soi et le déficit d’intégrité ? En tous les cas, tout semble indiquer que les récentes décisions du Palais ne croisent pas du tout l’assentiment de la majorité des jeunes « enrôlés » par l’ex ministre du Tourisme. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ont l’intime conviction que « le renseignement vrai n’arrive plus jusqu’à Macky ». Si non, comment un leader politique comme Mame Mbaye NIANG peut-il être mis hors-jeu dans un contexte de confirmation et de consolidation des acquis ?
Toutefois, force est d’accepter que « les grands hommes ne naissent pas dans la grandeur, ils grandissent », et le désormais ex-Ministre du Tourisme en défendant à ses ouailles de manifester leur désaccord à toutes décisions des autorités vraisemblablement en déphasage avec ses intérêts, sait bien reconnaître son chemin. Conscient de ses atouts, il continuera à tracer sa route avec ses nombreux amis de combat, quelle que soit la sphère dans laquelle le Président de la République aura souhaité qu’il évolue. Il est aussi conscient que Macky SALL a mis du temps et de l’énergie à composer son exécutif, dans sa recherche effrénée de satisfaction de toutes les exigences. Exigence de renouveler la classe politique en accordant plus de place et de chance à la jeunesse, exigence de mise sur orbite d’hommes et de femmes expérimentés et de compétences avérées, exigence d’équité et d’équilibre ethnique, confessionnel et territorial. Compte tenu de tout cela, MACKY II- 1 ne présente-t-il pas des failles propres à lui faire changer de couleur ? En tout cas, beaucoup de signaux et de germes de réaménagement sont visibles. Un gouvernement d’attaque sans le tonitruant Mame Mbaye NIANG et promettant des accrochages interminables entre le pouvoir et l’opposition du fait des choix d’un régime hybride à mi-voie entre le présidentialisme et le parlementarisme peut-il prospérer ?
L’œil avertit ne peut qu’apercevoir, au-delà du « cercle de feu » déjà franchi par Macky, les agitations d’une opposition aux opinions de plus en plus implacables. Le discours insurrectionnel que certains candidats à la présidentialité recalés et décalés se sont exercés à jeter dans la société, lequel aura été enflé par les réseaux sociaux constitue le signe avant-coureur de rapports heurtés entre les différentes parties du jeu politique sénégalais, à l’horizon 2024. Dès lors, certains compagnons du Président comme Aminata Mimi TOURE, Mame Boye DIAO, Seydou GUEYE et Mame Mbaye NIANG entre autres, doivent bénéficier d’une place de choix dans le gouvernement, avec en bonus le soutien sans limite de la part du Président et de la Première Dame.
Ainsi, la remise en selle des combattants habitués du front serait non pas seulement une apologie de la loyauté, de la fidélité et de l’engagement auprès de Son Excellence Macky SALL, mais en sus, devrait être érigé en modèle d’intelligence politique, de gouvernement et/ou gouvernance, et d’administration des hommes et des biens. Ceci ne peut être méconnu sans que le désordre ne soit semer et répandu dans nos rangs. L’urgente correction de cet impair permettrait d’anticiper sur les futurs problèmes de notre parti.
Lamine Aysa Fall Ndiaye
Thiès-nord