Ils ne travaillent pas, ils simulent…
« Je vais étudier l’Etat parce que je pense à la Révolution. » (Lénine)
Il faut continuer de laisser aux uns, la latitude de heurter tous les jours, la palissade de la bienséance traditionnelle, sociale et républicaine et, feindre de ne pas les voir. Aux autres, il faut continuer de laisser la liberté de réfléchir tout haut pour dire : « … J’ai écouté le Président de la République, ma conscience me dit qu’il raconte des balivernes… » et rentrer chez eux. Il faut continuer de faire semblant de ne pas les entendre, d’être sourd. Il faut continuer de laisser les voleurs crier : « Au voleur ! » ; les mailles du filet de la loi ne sont pas tricotées pour eux.
Il faut continuer de laisser un ancien prêtre du rythme, trafiquant de personnalité et de parchemin, de surcroît, insulter en direct un député du peuple et le Premier Ministre de la République puis, rentrer chez lui sans anicroche aucune. Il est sûrement doté du permis d’insulter contre quatre sous et l’impunité dont je parlais il y a peu ! Et pourtant, au pays des gaulois, notre miroir démocratique, dans un pareil conciliabule un animateur dont les origines gauloises ne résultent que de la Civilisation de l’Universel dont parlait Senghor, sans intellect ni savoir mais fortement épris du zèle des convertis, a vu sa télévision fermée par la République ; il venait d’insulter un député du peuple gaulois. Son employeur paiera à l’Etat un lourd tribut.
Il faut continuer de laisser à certains, appeler sans entrave, à la haine, à l’ethnicisme, au sectarisme et à la protection satanique des brigands qui ont pillé nos trésors, contre la République. Comme à certaines et pourquoi pas, il faut laisser la liberté de continuer à vendre de la joie, du plaisir ; la morale ne s’adresse pas à elles. Il faut les laisser aussi, ceux dont le métier est de s’amuser, continuer de se nourrir, de se délecter de la vulgarité verbale à haute et intelligible voix, de sorte à incommoder toute la communauté. Il faut continuer de laisser libre cour aux avanies sorties de la bouche sanglante de ceux qui ont été défaits, aigris par la fin des ripailles et du gîte non onéreux que servait le roi, désormais parti au pays du couchant où il se terre avec ses pépites d’or ; il ne les saupoudra plus avec. Leur mal n’est pas mesurable.
Il faut continuer de laisser les vendeurs de chimère et analystes du néant, continuer de se hisser sur le piédestal construit par les porteurs de haine tapis dans l’ombre, continuer de vivre de leur art fétide. Il faut continuer de prêter peu d’attention ou pas du tout, au pouvoir de la majorité sur la minorité ; ce n’est qu’une simple définition de la démocratie.
Dans toutes nos ondes, dans toutes nos consciences, il faut que continue de clamer cette mauvaise et factice antienne : « Le temps de la justice n’est pas celui des hommes… », une ritournelle, dans un pays où, monsieur le procureur, en vertu de sa liberté de nous ôter celle de diner chez nous ce soir, a persécuté un certain Ousmane Sonko ( alias Oscar Sierra), pendant trois années consécutives, à raison d’au moins deux procès par mois. Il lui a même privé un jour, de son droit de faire appel à une condamnation, en fixant et organisant le procès en appel avant que n’expire le délai que lui accorde la loi.
Il faut continuer de chanter cette ritournelle dans un pays où, l’actuel Président de la République Bassirou Diomaye Faye, alors opposant et paria, a été cueilli nuitamment à son lieu de travail et au-delà des heures légales fixées par la loi pour arrêter un individu, fût-il un criminel. Il venait de faire un post Facebook pour décrire ce qui se déroulait sous ses yeux et sous les nôtres, c’était tout son crime. Il n’a guère bénéficié du répit accordé aujourd’hui aux bandits de grands chemins.
Il faut continuer de laisser en paix le gardien du Temple dont on ne demande que de dire aux disciples de réciter les litanies canoniques qu’ils ont apprises et à la lumière desquelles, ils séparent le bien du mal ; non pas de les reformuler à sa guise ni de leur trouver des excuses. Ils ne travaillent pas, ils simulent. Il ne le sait pas, peut-être bien !
Une révolution, c’est tout un système qui disparait mais dont les tentacules disséminés ici ou là au fil des ans peuvent rester vivants et vivaces longtemps encore (souvenez-vous en !) ; un monde qui s’effondre mais, elle laissera deux choses intactes : il y aura toujours des tours de magie au cirque pour faire le plein d’enfants et on mettra toujours des sous dans la machine à sous pour qu’elle fonctionne.
Que chacun se le tienne pour dit !