N’ayez pas peur, Robert ! (par Samba Nd. Diallo)

N’ayez pas peur, Robert !

J’ai lu avec beaucoup d’attention et de dépit aussi, vos soliloques et vos atermoiements écrits en guise de message au Président de la République, au Premier ministre et à nous-mêmes, paru dans le journal Wal Fadjri du lundi 16 courant. J’en avais fait de même avec vos piteuses Mémoires, qui me rebutent encore.

Robert, nous sommes Un Peuple, Un But, Une Foi. Cela nous va bien. Nous allons bien aussi. Il faut que de prime abord, cela se sédimente dans votre esprit. N’ayez donc pas peur pour nous !

Vous vous adressez au Président du Sénégal élu le 24 mars 2024 par 54,28% de l’électorat, dès le premier tour. C’est donc lui que nous écoutons, pas vous. Car, celui-là, vous ne lui paierez pas ses costumes. Celui-là, il ne vous remettra jamais de valises farcies de billets de banque lorsque vos maîtres en demandent. J’ai bien entendu Laurent Gbagbo ancien Président de la Côte d’Ivoire affirmer dans une interview avec le journaliste Camerounais Alain Foka (enfin, vous confirmer ; puisque vous racontez tout ce que vous faites avec les autres), avoir remis Deux Milliards de Francs CFA sous votre férule, à l’ancien Président de la France Jacques Chirac qui les lui avait demandés.

Vous vous adressez au Président du Sénégal. On l’appelle Bassirou Diomaye Faye. Celui-là, il ne s’accommodera pas des filouteries de votre réseau diabolique, votre machin de France-Afrique dont vous semblez être le seul à ne pas comprendre que son temps est bien révolu. Celui-là, il ne marchandera pas avec vous des audiences avec les débirentiers des mauvaises influences souterraines et des intrigues, terreaux de toutes nos tribulations. Vous avez frappé à la mauvaise porte !

Vous entriez dans tous les palais d’Afrique, ou presque. Vous y aviez noué des intelligences avec nos ennemis et vous leurs avez servi de comptoir chez nous, chez vous. Pourtant, nous ne vous avons pas jugé pour trahison, pour intelligence avec l’ennemi, comme la France en a fait avec tous ses fils, toutes ses filles qui ont fricoté avec les allemands durant l’occupation. Et d’ailleurs, de quel bord êtes-vous ?

Vous vous adressez au Président du Sénégal. Il vient de fêter ses 45 ans. Depuis autant, vous avez enrichi votre vie de pérégrinations et d’intrigues plus abracadabrantesques les uns que les autres.

Décidément, Robert ! C’est vous qui vous posez la question de savoir « Qui peut garantir que ces emprunts ne sont pas liés à des circuits obscurs, à la drogue, au terrorisme ou au blanchiment d’argent ? » Pas étonnant, mais une question déplacée pour un ancien convoyeur d’argent sale ! Non Robert, tout le monde n’exerce pas votre « ancien métier » de Corsair des « circuits obscurs ». Je ne suis même pas certain que vous ayez décroché.

Vous vous adressez au Premier ministre du Sénégal. Celui-là, il ne ressemble en rien aux pantins que vous rencontriez naguère, que vous tutoyiez, que vous toisiez et avec lesquels, vous aviez un commerce d’une facilité déconcertante. Celui-là, il ne vous demandera pas de commissions versées par les propriétaires de multinationales installées chez nous, dont vous êtes l’intermédiaire. Il ne boira pas du café avec vous. Il  ne posera pas avec vous. Il ne s’habillera de vos costumes, non plus.

« Les positions jadis véridiques de l’Union des magistrats contre les dérives de l’Exécutif » dont vous avez soif, n’existent que dans votre imagination, que je découvre d’ailleurs très peu féconde. Autant que je m’en souvienne, cette association s’était muée en répondeur automatique d’Ousmane Sonko, ancien Ennemi public numéro Un de l’ancien Chef de l’Etat. Il est devenu, mal an bon an, le Premier ministre du Sénégal. Vous allez devoir vous y faire parce que telle est la volonté du Président Bassirou Diomaye Faye et, par transitivité, la nôtre. Parce que c’est le Produit « Diomaye moy Sonko, Sonko moy Diomaye » que nous avons payé le 24 mars 2024, au cas où vous l’auriez oublié. Nous nous en délectons toujours…

Les personnes qui ont eu maille à partir avec les lois de la République que vous avez citées nommément, je m’en épargne l’exercice pour « mon hygiène personnelle », comme disait François Bayrou à propos de Mediapart, se sont comportées comme des bandits de grands chemins avec les ressources publiques. Vous avez dû lire les Rapports de la Cour des Comptes y afférents, qui les incriminent sans ambages. Vous y trouvez « les raisons, les bases » (j’emploie vos termes anodins), pour lesquelles ces personnes sont en prison notamment ; le faux, l’usage de faux, la corruption, la concussion, l’association de malfaiteurs, le blanchiment d’argent, et cætera et cætera. Ces personnes, qui n’ont rien fait selon vous, ont toutes proposé en guise de caution à nos juges, des montants d’une exorbitance enivrante et outrageante pour racheter leur liberté. Je doute de votre bonne foi. Je ne peux pas être autrement plus poli.

Parce que ces Rapports, Robert, ont tous été élaborés avant le 24 mars 2024. C’est votre ami l’ancien roi, qui avait mis son coude dessus. Il nous l’a dit. Ne l’avez-vous pas entendu ? Où est donc cette Justice instrumentalisée dont vous nous parlez ? Et quand donc a-t-elle pris service ?

Ce qu’il se passe au Port de Dakar, ce sont des contrats de travail à durée déterminée qui sont arrivés à terme, qui n’ont pas été renouvelés et dont il n’incombe qu’au Directeur général d’en apprécier l’opportunité. Cette contingence est prévue par les dispositions du Code du Travail en vigueur au Sénégal, aux Chapitre III, aux articles L41, L42 L43, L44 et suivants jusqu’en fin de Chapitre. Je fais ici un égard à votre métier de façade dont vous ne semblez pas connaitre grand-chose, rien qu’en posant cette question. Parce que vous connaissez mieux les salons douillés des anciens rois fantoches d’Afrique et consorts, que les prétoires installés au Temple de Thémis. C’est un fait.

S’agissant des morts que notre pays a comptés, c’est parce qu’un Chef qui n’a pas compris pourquoi nous l’avions honoré de ce titre, a voulu confisquer notre liberté, notre volonté et a voulu nous esclavagiser. Nous lui avons vaillamment résisté. Nous avons fait face à ses canonniers. Nous avons confronté ses archers. Nous avons affronté ses voyous payés à la tâche. Nous en avons payé le prix. Vous avez été du côté des tireurs, Robert !

Par contre, il me serait onéreux d’expliquer à un ancien convoyeur de fonds illicites, les dispositions légales en vigueur au Sénégal, en matière de collecte et de liquidation de l’impôt. Je m’en ferai l’économie. Retenez juste, Robert, qu’au Sénégal nous disposons d’un Code général des Impôts. Il comporte 723 articles. Je vous prie d’aller le lire car vous avez maintenant le temps, apparemment. C’est la Loi no 2012-31 du 31 décembre 2012 portant Code général des impôts modifiée par :

  • La loi n°2014-29 du 03 novembre 2014 portant loi de Finances rectificative de l’année 2014 ;
  • La loi n°2015-06 du 23 mars 2015 ;
  • La loi n°2018-10 du 30 mars 2018 ;
  • La loi n°2019-13 du 08 juillet 2019 portant loi de Finances rectificative pour l’année 2019 ;
  • La loi n°2019-17 du 20 décembre 2019 portant loi de Finances pour l’année 2020 modifiant certaines dispositions du Code général des impôts ;
  • la loi n°2020-33 du 22 décembre 2020 portant loi de Finances pour l’année 2021 ;
  • la loi n°2021-29 du 05 juillet 2021 portant loi de Finances rectificative pour l’année 2021.

 Les « entreprises étranglées par le Fisc, des investisseurs refroidis… », dont vous parlez ont dû enfreindre, d’une façon ou d’une autre, ces dispositions.

Elles paieront l’impôt, elles ne seront plus étranglées. Ils paieront l’impôt, ils ne seront plus refroidis.

Retournez donc d’où vous venez ! Emmurez-vous derechef, de ce silence du guetteur que vous étiez pendant que vous portiez les serviettes bourrées de fric d’un palais à l’autre !

Et le Sénégal ne s’en porterait que mieux.

Samba Nd. Diallo- Conseiller technique à la

SOGEPA SN – DAKAR / Sénégal

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